France-Dépression

Une Ecoute, un Sourire, une Force


Association Française contre la dépression et les troubles bipolaires

Témoignages

Nous avons besoin de vos témoignages. "Positifs" ou "négatifs", ils permettront sans aucun doute d’avancer. D’avancer vers une meilleure prise en charge par la médecine, d’améliorer les structures de prise en charge de la souffrance ...

S’exprimer sous la forme d’un témoignage peut aussi "libérer un peu l’esprit"... !

Dépression = Exclusion ?

La dépression, et les troubles de l’humeur en général, surtout après plusieurs épisodes ou rechutes, sont encore trop souvent de puissants facteurs d’exclusion, à la fois familiale, sociale et professionnelle.

Sur le plan familial d’abord. Combien d’entre nous (s’ils ont pu éviter le divorce) sont ils considérés par leurs conjoint et enfants comme des « malades mentaux » à qui l’on ne peut ni se fier ni se confier.

L’aspect social a lui aussi son importance : les amis « d’avant » se font de plus en plus rares au fil des rechutes, car ils ne vous reconnaissent plus, et un « déprimé » ou « dépressif » ne leur semble pas une compagnie fort agréable. Chacun ses problèmes, comme on dit…

Le problème de l’exclusion professionnelle enfin, revêt une importance toute particulière car il peut entraîner ou en tout cas aggraver les deux autres formes d’exclusion précitées. Il peut aussi aboutir, au bout du compte, à la ruine financière et morale du chômeur en fin de droits. Autant, dans notre société, le travail est un facteur déterminant d’insertion sociale, autant le non travail est un redoutable facteur d’exclusion à tous les niveaux.

Il est vrai que certaines grandes entreprises publiques ont pris en compte le cas de leurs salariés touchés par les maladies dépressives : c’est très encourageant.

Mais les entreprises du secteur concurrentiel ne peuvent guère se permettre, à notre époque de guerre économique mondiale et totale, de conserver trop longtemps des collaborateurs qui ont perdu leur efficacité et leur confiance en eux-mêmes et en leur environnement, même si cela n’est que temporaire. Cela est d’autant plus vrai si ces salariés, avant d’être victimes d’une maladie dépressive, ont atteint un niveau de responsabilité élevé. Et puis il faut, justement à cause de cette guerre économique sans merci, des collaborateurs dynamiques, hyper actifs, des « meneurs d’hommes », des « leaders »…

Qu’arrive-t-il par exemple au cadre qui a perdu son job plusieurs fois de suite pour cause de rechute dans sa maladie ? : il risque de se retrouver avec un C.V. « invendable » auprès des recruteurs, et donc dans l’impossibilité de retrouver une activité professionnelle, avec tous les graves problèmes financiers que cela implique à terme.

Mais il existe des moyens pour lutter contre toutes ces formes d’exclusion provoquées par les maladies dépressives, et notre Association s’est fixée comme objectif n° 1 de contribuer activement à ce combat de tous les instants et à tous les niveaux : « susciter la compréhension du grand public et des milieux socio-professionnels à l’égard de la dépression et combattre les « a priori » concernant les troubles de l’humeur (dépression et maladie maniaco-dépressive) ».

Tel est notre but et notre message d’espoir.

Concrètement, il nous faut :

- convaincre de plus en plus de patients et de familles, pour constituer une véritable force de propositions à l’échelle nationale.

- communiquer activement en utilisant tous les médias modernes et à forte audience : radio, télévision, Site Internet, avec l’aide d’un et/ou d’une porte-parole célèbre et reconnu(e),

- obtenir la reconnaissance officielle que les maladies dépressives, même si elle sont temporaires, sont un authentique handicap, comme sont reconnues les handicaps psychomoteurs ou la malvoyance, donnant ainsi accès à des emplois aidés autres que des “petits boulots” (je connais des ingénieurs informaticiens non-voyants et des comptables paraplégiques, tous très compétents).

- poursuivre résolument dans la voie de la collaboration avec les autres associations européennes, dont certaines ont déjà obtenu des résultats significatifs auprès du grand public et des instances gouvernementales de leur pays.

Car enfin, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

- les maladies dépressives concernent directement plusieurs millions de personnes en France.

- Il y a environ 12 000 suicides par an en France, soit désormais deux fois plus que de victimes d’accidents de la route.

- nombre de malades dépressifs chroniques sombrent dans l’alcool ou les drogues, ce qui peut également déboucher sur une sorte de suicide déguisé « à retardement ».

- il semble bien que les coûts directement liés aux troubles de l’humeur constituent le poste le plus important des dépenses de la Sécurité Sociale.

- si l’on ajoute les coûts indirects supportés par d’autres organismes ou entreprises (interventions de secours, journées de travail perdues, indemnités Assedic), l’enjeu est de plusieurs milliards d’Euros.

En conclusion : Dépression = Exclusion ?

Non, si nous nous unissons pour que cela cesse, pour que la société de ce pays ne considère plus la dépression comme une maladie honteuse (elle a bien fini par l’admettre pour le Sida), pour que le handicap dépressif soit reconnu et qu’une véritable réinsertion professionnelle devienne possible, et pour que la recherche progresse dans la compréhension de ce qu’il y a de plus complexe au monde : le cerveau humain.

JP


Ci-dessous, Cécile nous livre ses Petites chronologies.

Petites chronologies de l’âme et du coeur

Pour ne plus jamais voir un enfant au regard éteint. Tristesse éphémère. Pour ne plus jamais faire semblant. Vaine chimère. Pour ne plus jamais se perdre de vue. Au nom du plaire. Pour ne plus jamais coller de noms. Ni danseuse de corde. Ni docteur pour chien. Tout simplement conjuguer des verbes. Danser. Panser. Lire. Ecrire. Tenir à ses rêves autant qu’à la prunelle de ses yeux. Et en voir de toutes les couleurs...

Avant toute entrée en la matière, je me dois d’annoncer la couleur. Ma couleur a longtemps été le noir. Lorsque le brouillard s’est dissipé, j’ai voulu voir tous les jours ma vie en rose. A présent, je veux pouvoir savourer chacune des couleurs de l’arc-en-ciel. Même si cela signifie des pluies et des orages en perspective. Après la pluie, le beau temps disait dans l’un de ses livres la Comtesse de Ségur. Avec ces livres de la bibliothèque rose, j’ai incarné une petite fille modèle, j’ai appris les bonnes manières, les grands sentiments. Un jour, j’ai ressenti le besoin d’écrire. Pourquoi ? Pour rendre compte de certaines choses qu’il m’a semblé comprendre. Même si comprendre, c’est reconnaître que l’on n’a jamais assez compris. Que tout demeure en suspens tant que l’on n’a pas achevé de se comprendre soi-même. Je suis née une première fois dans une grande ville du sud, dans une clinique dont le nom m’est resté. Beauregard. J’y ai passé, dans la ville et non dans la clinique, les sept premières années de ma vie. Ensuite, la traversée de la mer en direction d’une île... Et puis, des années plus tard, le retour dans ma ville de naissance. Avec un projet d’écriture sur le thème de la passion. Curieux les hasards de la vie. Difficile de définir la passion. Surtout ne pas regretter de l’avoir vécue. D’avoir grâce à elle franchi le pas qui mène à soi. Alors tant pis si dans passion il y a pati. Avec lui, l’urgence, le chaos, l’ingérence et l’ingérable. Jusqu’à l’indigestion de ce mal-être, de ce mal-aimer. Sans lui, le silence, le vide, le néant, l’absence avec un grand A comme cet Autre qu’il a été, pour remplacer celle originelle... Désir qui sourd. Rester toujours à l’écoute de soi et parfois se perdre dans l’autre pour se trouver. Pour enfin, prendre plaisir à être bien. Vivre la vie et non plus survivre à la mort. Ironie du sort. Née d’une rupture. Une chose est sûre, j’ai ressenti le besoin d’écrire à partir du moment où j’ai réalisé que tout ce qui me rattachait à la vie était lié aux mots. La lecture, le cinéma, la danse. Traduction de mots en images pour le cinéma, de mots en gestes pour la danse. Avec toujours à la clé le plaisir des yeux. Voir m’obsède. Ne pas voir m’angoisse. Toute ma jouissance est là. Ecrire pour me sentir vivre sans ressentir le vertige originel du manque. Ce manque à être. Et si longtemps j’ai fait du sur place sur la route qui devait me conduire à mon devenir, à présent j’avance à grands pas...

Cécile BELMONT


Ressenti bipolaire (troubles de l’humeur).

Je suis bipolaire. Exaltation, euphorie, puis tristesse, nostalgie : les ex, les morts, l’enfance.. Marée haute, marée basse. Torrent, cascade, tourbillons, puis le marais, souvent la fontaine qui jaillit. Belzeaux, je porte bien mon nom. La Loire est-elle bipolaire ? Bipolaire. Deux pôles. Terme poétique pour traduire maniaco-dépressif, légèrement répulsif pour le commun des mortels.

Sept ans d’analyse, un léger temps d’adaptation pour accepter le diagnostic. Maintenant je revendique mon état. Je me sens différente, certes, mais pas malade.

Je suis une montagne russe, assez difficile à suivre. Je ressens tout, plus que les autres, l’amour, surtout l’amour. Je ne connais que les passions. Energie hors du commun, physiquement, cérébralement, intellectuellement.

Très narcissique, et très lucide, je connais sur le bout des doigts les dangers de l’excès. Beaucoup de bipolaires se noient dans l’alcool, fument comme des pompiers, recherchent le paroxysme, la transe. Je connais cet état hyper jouissif.

C’est l’effet cocotte minute, le drame étant le manque de soupape ! Les idées fusent, on se sent génial, on met la musique à fond en se fichant des voisins, on refait le décor en trente secondes, etc.

Mais je l’avoue, je n’ai pas envie de finir dans les eaux mortes, ou dans le caniveau d’ la rue du Cygne.

Ce qui est énervant dans le traitement (thymorégulateur) qui nous rend moins spectaculaire, c’est justement le manque d’excitation ! Au niveau sexuel, c’est certain. No comment...

En tout cas, on ne s’ennuie jamais avec moi. Imaginative et fantaisiste, adorable ou exécrable. Surprenant personnage.

Un bipolaire, c’est un être qu’il faut prendre avec des pincettes. Hyper sensible, hyper susceptible. Un conseil. Si vous tombez amoureux d’un être bipolaire, sachez qu’il est capable de TOUT, mais pas de violence. Il fait beaucoup de bruit pour pas grand chose. Il peut se ficher de l’autorité, détester l’injustice, se lancer dans des procès qu’il gagne toujours au risque de crever d’fatigue.

Il peut tout donner, sa voiture, ses meubles, son argent à un pauvre erre profiteur... Garder leur sang froid dans le pire des cas, et piquer une colère pour un rien..

Bref, si vous voulez en savoir plus, contactez-moi ! On rigolera devant une eau minérale, S.V.P. Tous à l’Assemblée Générale constitutive de France-Dépression Centre, le 7 octobre 2004 à TOURS !

Marie-Line Belzeaux, Co-fondatrice de FDC

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